La femme et le tatouage

Publié le 30 mai 2024 à 22:06

Le tatouage chez les femmes est une tradition ancienne qui a été pratiquée dans de nombreuses cultures à travers le monde.
Les motifs et les significations du tatouage variaient selon les cultures, mais la pratique du tatouage chez les femmes était souvent liée à la célébration de la beauté, de la fertilité et l’autorité patriarcale pour statuer sur leur appartenance conjugale et sociale.

les femmes d’Amérique du nord,  les Berbères

La première raison est purement esthétique : alors que les bijoux ont toujours occupé une place particulièrement importante, les femmes berbères se faisaient également tatouer pour embellir leur corps et leur visage à la manière des bijoux. Véritable signe de beauté, mères et belle-mères incitaient les jeunes filles à se tatouer pour différencier leurs visages de celui des hommes, pour les rendre désirables et attirantes.

Dans les régions berbère tunisienne, les tatouages étaient offerts par les hommes à leurs prétendantes en guise de dot.

Le plus souvent réalisés à l'approche du mariage, les tatouages visaient également à conjurer le mauvais sort et à éloigner le mauvais œil.

Outre la fonction ornementale de ces tatouages, ceux-ci servaient à commémorer les épisodes importants de la vie, à exprimer un sentiment ou à symboliser un statut social.

Si une femme devenait veuve par exemple, elle se faisait tatouer le menton et le cou, symbolisant la barbe du mari mort.

Par ailleurs, les tatouages continuaient d'orner la peau des femmes tout au long de leur vie.

Réalisées à titre thérapeutique, de nombreuses femmes s'en servaient pour guérir de maux aussi bien psychologiques que physiques.


Les hommes berbères n’étaient pas tatoués contrairement à d’autres ethnies.

La symbolique des signes est effectivement très importante. À cette époque, on utilisait les tatouages pour identifier les différentes tribus et appartenances sociales. Chaque motif géométrique possédait une signification et appartenait à une tribu spécifique.

 Le tatouage berbère est une tradition ancestrale qui, aujourd’hui ne se pratique plus dans la communauté berbère.

Les femmes Peulhs

Pour sublimer leur beauté naturelle, les femmes peulhs utilisent différentes sortes de cosmétiques.
Alors que le tatouage temporaire des mains et des pieds est un emprunt à la mode arabo-berbère, leur pratique du tatouage définitif de la zone autour de la bouche en noir semble être une pratique indigène.
Le but en est de produire un contraste entre la peau rougeâtre, le noir du tatouage et le blanc des dents quand la femme sourit.
Le tatouage est synonyme de séduction. Il inspire l’estime, l’amour et le respect chez l’époux ou le futur mari. Ce tatouage permanent de la bouche, appelé « Tunpungalle » ou « Tchoodi » au Mali, se réalise à la puberté sur la partie inférieure de la lèvre et sur la partie supérieure, une fois mariée.
La légende raconte que les femmes Peulhs ont commencé cette pratique pour se protéger d’un roi qui jetait son dévolu sur des jeunes filles à la peau claire. L’idée primaire était de s’enlaidir pour échapper à leur terrible destinée. Avec le temps, cette technique est devenue signe de beauté, car elle permet de mettre en avant la blancheur des dents et le sourire.

La légende des femmes des iles fidji 

Aux îles Fidji, un récit mythique relate que le tatouage était introduit par deux déesses siamoises arrivées à la nage, et qui aurait ordonné de ne tatouer que les femmes, afin de leur rappeler la douleur de l'enfantement.

Les femmes en nouvelles-Zélande

En Nouvelle-Zélande, les femmes maories arborent un tatouage traditionnel au menton, appelé le Moko Kauae, considéré comme étant la manifestation physique de leur véritable identité. Selon la croyance, chaque femme maorie porte en elle un Moko près de son cœur ; une fois qu'elle est prête, le tatoueur ne fait que le ramener à la surface.
Pour les femmes maories, le Moko est un rite de passage, celui de l'enfance à l'âge adulte.
Le Moko est un gage de beauté, temps pour les hommes que pour les femmes, mais pas seulement les compositions complexes et unique obtenues grâce à la nature et l'agencement des motifs distinguent, chaque individu au sein de son groupe en marquant les étapes de sa vie, ce qu'il a accompli son statut social. Il s'agit donc à la fois d'un ornement d'un arbre généalogique et d'un curriculum vitae.
La légende dit que lorsqu'une femme est prête à recevoir son Moko Kauae, elle entend une petite voix intérieure.

« Elle est appelée à représenter sa culture, à s'y engager et à établir une connexion plus profonde avec ses ancêtres.

Les Femmes Viking

Les femmes vikings portaient également des tatouages, mais ils étaient généralement plus discrets et placés sur des parties du corps moins visibles. Les femmes tatouaient souvent des motifs plus délicats, tels que des entrelacs et des symboles de protection, pour orner leurs bras, leurs chevilles et leurs poitrines.

 

Les femmes au Nepal

Les femmes de la tribu Tarrus portent des marques corporelles sur les jambes, les bras et les mains.
Ces tatouages ont une valeur initiatique.
En particulier ceux placés sur les avant-bras. Ils sont réalisés peu de temps avant que la jeune fille ne soit mariée et symbolise le fait qu'elles auront désormais le droit et le devoir de nourrir les membres de leur foyer.

Les femmes à Taïwan

Chez les Ataya. Le marquage facial avait également une fonction d'identification, mais à destination des morts par les vivants. Ces tatouages devaient en effet permettre aux ancêtres de reconnaître les membres de leur famille parmi les nouveaux défunts, les motifs sur le visage des femmes, une ligne verticale sur le front et un large v joignant une joue à l'autre était plus complexe et plus massif que se réaliser sur le visage des hommes. Traditionnellement, dans la société Ataya, les tatouages se méritaient, pour y accéder, les femmes étaient tenus de montrer leurs talents de tisseraient, et les hommes, leur succès à la chasse et au combat.

Les femmes en Chine

En Chine, les Drogues du Yunnan, qui vivaient dans le sud-ouest du pays à la frontière avec le Tibet, et la Birmanie ont une tradition du tatouage facial.
Ces tatouages, mêlés de marques géométriques et de lignes, sont tracés au moyen d'une épine de ronce et de noir de fumée dilué dans l'eau et couvrent la totalité du visage des femmes à l'exception du front, la pratique vise à perpétuer l'identité du groupe en reproduisant de la façon la plus ressemblante possible des motifs identique de génération en génération afin de distinguer les femmes Drogue et d'empêcher qu'elle ne soit capturée et asservie par d'autres ennemis. Le tatouage aurait donc une triple distinction, protection, mais aussi domination.

Les femmes Aïnous

Les Aïnous sont un peuple ancien qui vivait en Russie et au Japon ; Ils sont apparus environ 13000 ans avant notre ère.
Les femmes ornaient leur visage et leurs bras de tatouages étranges.
En outre, seules les femmes portaient des tatouages.
Des incisions étaient pratiquées sur la peau à l'aide d'un couteau de cérémonie spécial, puis enduites de charbon.

Les filles étaient tatouées pour la première fois dès l'enfance, à sept ans. Il s'agissait d'un simple motif composé de points qui entourait les lèvres, plus tard complété par d'autres lignes.
Le jour du mariage, le fiancé complétait le "motif des années passées" en reliant les points pour former un sourire. Le tatouage présent sur le visage d'une femme Aïnou indiquait son état-civil.
En étudiant les motifs ornant ses lèvres, ses joues et ses paupières, on pouvait savoir si une femme était mariée, et combien d'enfants elle avait.

Les femmes Aïnous portaient également divers tatouages entre les doigts. Tout comme pour d'autres peuples, de nombreux tatouages symbolisaient la résistance et la fécondité d'une femme.

Les femmes en Birmanie, les Chin

Le folklore des Chin suppose que les marques faciales étaient utilisées pour rendre les femmes moins attrayantes. Cela décourageait notamment les rois féodaux de kidnapper les jeunes femmes du village, puis lors de la colonisation, de repousser les Britanniques qui cherchaient à les agresser.
Au cas où elles seraient kidnappées, les encrages devenaient un signe pour distinguer les femmes Chin des femmes des autres tribus.
Pourtant, selon une autre légende, les tatouages étaient un symbole de la beauté féminine et du courage, permettant aux jeunes femmes de trouver un mari riche.
Traditionnellement, cette coutume était effectuée sur les filles âgées de 11 à 15 ans et, après cette cérémonie, elles furent considérées comme des adultes.
La dernière légende est associée à une ancienne tradition religieuse. Dès la colonisation britannique à la fin du XIXe siècle, la plupart des Chin pratiquaient un mélange de christianisme et d’animisme.
Petit à petit, les pasteurs locaux commencèrent à expliquer aux locaux que seuls ceux qui portent des tatouages faciaux gagneraient leur accès au paradis après leur mort.
Il existe de nombreux motifs faciaux et chacun diffère de l’autre en fonction des sous-groupes de Chin.
Le tatouage des femmes Muun est le plus facilement identifiable avec de grands motifs en forme de lettre D en boucle sur les joues et de lettre Y sur le front. Les demi-cercles présents sur leurs joues représentent la lune. Les lignes verticales du nez et du menton sont les rayons du soleil et les points représentent les étoiles.
La tribu Uppriu, quant à elle, possède l’un des tatouages les plus impressionnants. Le visage des femmes est entièrement recouvert de points noirs, ce qui les laisse avec un visage noirci.
Pour les Chin, leur marque faciale ressemble à une toile d’araignée qui était considérée comme un signe de charme.
Les tatouages de ces formes captiveraient les hommes tout comme les toiles d’araignées attrapant des insectes.

Cependant, ces légendes sont toujours entourées de mystère puisqu’il n’existe aucun récit, qui permettant de déterminer quel est le véritable objectif de cette tradition. Quoi qu’il en soit, au fil du temps, les tatouages supposait rendre les femmes indésirables sont devenus un signe de beauté pour toutes les femmes de l’ancienne génération. Ces marques ethniques font également partie intégrante de la culture indigène et constituent une fierté chez les femmes Chin.

La femmes en Inde

La tribu Dhanuk du Bihar

Les Dhanuks hindoue du Bihar pensent que les tatouages rendent les femmes moins attractives.

Cela les aide à échapper aux influents prédateurs sexuels.

En raison de la prévalence du purdah, les femmes des castes inférieures devaient se faire tatouer des parties visibles de leur corps pour signaler leur statut inférieur.

La tribu Santhal du Bengale.

Des motifs floraux sont minutieusement encrés sur les corps des femmes Santhal, y compris leurs visages. On pense que cette expérience douloureuse prépare une fille à la maternité et lui donne la force de faire face aux défis de la vie.

La tribu Apatani d’Arunachal Pradesh

Dans la tribu Apatani d’Arunachal Pradesh, des fillettes ont été tatouées pour les rendre moins attirantes pour les tribus rivales, pour que les plus jolies filles, ne soient pas enlevées.
Depuis, les femmes, ont pour coutume d'orner leurs narines avec des disques de rotin noirci. On appelle cela un yabinghulo. Cette pratique serait née quand une femme apatani ne voulut plus paraître attirante aux hommes des tribus environnantes.

 

Les femmes en arctique

Le tatouage chez les Inuit permet d'apprendre la douleur, notamment aux femmes. Pour les jeunes filles, le tatouage est en effet un rythme de passage vers l'âge adulte. Il est censé, entre autres, les préparer aux souffrances de l'accouchement. Les tatouages Inuit sont des marques faciales autour des yeux et sur le menton.
Ils sont réalisés par une technique bien particulière : le drainage, il consiste à reproduire sur la peau, un geste proche de celui de la couture.
Pour une femme, le tatouage, principalement sur le visage, est incontournable : c'est un gage de beauté, de vertu et de force, il témoigne de la maturité physique et sociale de sa porteuse.
Le tatouage a également des vertus thérapeutiques et magiques.
Ces marques protègent le porteur dans un contexte funéraire. Les articulations étaient considérées par les Inuits comme des zones par lesquelles le mal est susceptible de rentrer dans le corps.
Les points tatoués permettaient de se prémunir des esprits malveillants non seulement au cours de la vie, mais aussi après la mort, telles des amulettes.
Les tatouages remplissent donc une fonction de barrière défensive contre les invasions potentielles.

Les femmes en Amérique du Nord

Généralement connu sous le nom d'Amérindienne.
La plupart de ses ethnies pratiquaient l'inscription avec différents codes symbolique, mettant en œuvre des motifs et des couleurs variées. Il s'agissait souvent de peinture corporelle qui était pratiquée pendant des rituels. Ils leur permettaient de se camoufler, de se protéger du soleil ou de se reconnaître au sein d'une même tribu, d'effrayer les ennemis, ou encore se préparer lors des cérémonies traditionnelles.

Souvent, les modifications irréversibles du corps, le tatouage ou le piercing ou les scarifications, marque une étape importante de l'existence d'une personne.
Dans les tribulations, certaines femmes, portées des formes rondes sur le front, représentant des motifs célestes. Ces tatouages, prophylactiques étaient censés favoriser la fertilité.

Les femmes aux états unis

Dans les années 1840 au cœur des terres rurales du Middel-Ouest, on retrouve jusqu'en 1950 les freak shows.

Dans ces fameux freak shows, il y avait les « bornes freaks » (né monstrueux) les individus dont l'anomalie physique était innée : (siamois, nain, homme tronc…) Et d'autre part, il y avait les « Made freaks » (devenu monstrueux) des personnes dont la particularité physique était acquise, et qui cultiver leur apparence. (illusionnistes, cracheur de feu, mangeur de sabre et on pouvait y trouver les femmes tatouées)
Elles y connaissaient un grand succès. En plus de l’attrait qu'exercer l'exotisme des récits dont elles faisaient l'objet, le fait de révéler leurs tatouages été également un moyen simple de montrer leur corps, dévêtu.
Elle éveillait l'intérêt d'un public d’homme.
On retrouve également les freak shows en Europe, notamment les histoires de la belle Irène (1854–1915). Elle racontait comment elle avait été tatouée par son père pour la protéger des Indiens et empêcher qu'elle ne soit enlever.

Première femme tatoueuse

Maud Stevens est née en février 1877 dans le comté de Lyon. En 1904, elle travaille comme contorsionniste et trapéziste et rencontre son mari Gus Wagner à l'Exposition universelle de 1904 de Saint-Louis. Gus Wagner est tatoueur et se produit également comme homme-tatoué dans un spectacle itinérant. Tombé sous le charme de Maud, il lui propose de le suivre en tournée. Elle accepte de partir avec lui, mais à la condition qu'il la tatoue et qu'il lui enseigne l'art du tatouage. En 1907, ils se marient et partent en tournée. Ils se produisent dans divers spectacles aux États-Unis. En parallèle des spectacles, ils travaillent comme tatoueurs. Leur œuvre est emblématique des motifs traditionnels de cette époque. Maud tatoue aux côtés de Gus pendant des années. Leur fille Lotteva apprend elle aussi l'art du tatouage. Devant la réticence de certains clients qui craignent d'être tatoués par une femme, ils inscrivent un simple « M. Stevens Wagner » sur leurs prospectus publicitaires. Maud meurt le 30 janvier 1961 à Lawton.
Elle fut considérée, comme étant la première femme, tatouage aux États-Unis.

La femme occidentale 

Le tatouage va permettre de se créer une nouvelle identité désirée, en permettant de se replier sur soi et sur sa peau pour rehausser son estime de soi, d’attirer l'attention et modifier son rapport à autrui, afin de mieux s'accepter.
Le tatouage est une thérapie pour beaucoup de femmes. 

Depuis quelques années, le tatouage a développé un autre rôle thérapeutique, la réparation.
Il permet de recréer des aréoles mammaires en 3D après une mastectomie.
De camoufler des cicatrices ou de les cacher avec un tatouage artistique.
De recréer des sourcils en poil à poil, quand ceux-ci ne repoussent plus, suite à un traitement médical, une maladie ou encore un accident…
De repigmenter la peau suite à une reconstruction ou une maladie…

Peu importe le tatouage réalisé, il a pris une place réparatrice.
Car, comme je le dis toujours, il répare aussi bien l’esprit que le corps.

Merci de me laisser une petite note , cela va m'aider pour les prochains articles.

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Commentaires

Hulot Marie
il y a 4 mois

Très bel article! J'adore!

Bechet Marie
il y a 4 mois

Que de documentations dans ce bel article. 😊
Tant sur les différents tatouages que sur les peuples. J'en ai découvert certains
Grand bravo

Maï Lys
il y a 4 mois

Super intéressant ! Tes articles sont vraiment passionnants 😉